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Le rêve d'Oengus (21 juillet 2015)

 

 

 

Le rêve d'Oengus
Dans un monde sorti du passé pour s'immiscer dans le temps présent, le héros d'Hibernie apparut à mes yeux, sur les rives de l'océan. S'entretenant avec un vieux sage, leurs paroles parvinrent jusqu'à moi.
- Médite la Réalité de l'Etre O chéla
-Mais quelle est cette Réalité, O maître ?
-Creuse en toi, sincèrement, patiemment, sans perdre confiance
-Qui creuse, O maître ? Qui avance ? Qui recule ? Je ne sais. O maître, guide-moi car je suis dans l'obscurité.
Mon ignorance me fait perdre confiance. J'ai besoin de lumière.
- La lumière est en toi, O chéla. Pas de réflexion. Apaise ce mental qui obscurcit ta conscience. Chasse le doute. Fais silence.
Dans le silence, apaise-toi. Calme-toi. Tu es seul face au mur de la Réalité. Calme. Dans le calme, laisse reposer les chevaux impétueux de ton être. Calme.
Dans le calme, tu gagnes plus de paix. Dans la paix, tu te retrouves. Chom sioul ! Reste en paix ! Toi qui cherches des réponses au sens de la vie, sache que tu récoltes ce que tu sèmes.
Dans l'innocence, avance.
Dans l'ignorance, tu perds le sens de l'être.
- O maître, je suis perdu dans ce dédale de questions, je ne sais que faire...
-Pourquoi faire ? Pourquoi dire ? Pourquoi, toujours pourquoi ?
Silence
-O maître, j'ai peur, je vais abandonner, lâcher prise...
-A quoi t'attaches-tu, O chéla, sinon à l'image que tu te fais de toi. Qui a peur ? Qui abandonne ?
Dans le silence, abandonne-toi, abandonne les images que tu te fais de toi et des autres...
-Oui, mais que restera-t-il ?
- La réponse est en toi, O chéla. Dans l'abandon , le lâcher-prise tu te retrouves. Les attachements sont la cause de tes faiblesses. Va aux causes, sans cesse.
Va aux causes pour trouver la racine de ton être. Va aux causes des choses, de tes questionnements.
Dans le silence, le sage se tut. Oengus resta face à lui-même. Sans questions ni réponses.
Dans le vent de sa nuit, l'étoile du Berger apparut tout là-haut dans le ciel. Il se leva lentement et, sans réfléchir, s'engagea sur le chemin. Il se douta que les réponses à ses questionnements ne viendraient ni du vent, ni de la nuit, ni de personne . Il comprit qu'au détour de son voyage intérieur, il trouverait les réponses sans avoir à poser les questions. Le calme de sa solitude lui permettrait de continuer sa quête sur le chemin infini de la vie...
Le cygne qui l'accompagnait depuis son enfance le rejoignit. En face de lui, Oengus s'assit. En silence. Les yeux de l'animal plongèrent en lui et dans son regard, le chéla vit défiler sa vie. Tous deux restèrent immobiles, face à face, dans le vent, dans la nuit. Le chéla s'endormit, rejoignit ses rêves et, au petit matin, le cygne avait disparu. Au loin, l'océan mugissait. Oengus rêvait-il encore ? Vivait-il encore ? Le fils du Dagda existait-il encore ? Lentement, il disparut dans les brumes du temps et rejoignit les mondes d'antan, dans l'infini présent ...
Derrière les montagnes du Connemara, j'entendis sa voix qui perçait les nuages:
Je suis Oengus. Appelle-moi le Jeune. Je suis la lumière dans le coeur, la clarté de la lune dans l'esprit. Je suis la lumière à la fin de chaque rêve, la voix qui appelle de l'au-delà. Viens avec moi, je te ferai immortel. Car mon palais ouvre les Jardins du Soleil...

16:28 Écrit par Gwiaderarstered | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |