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Site ancien de Palmyre en Syrie

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This file photo taken on March 14, 2014 shows Syrian citizens riding their bicycles in the ancient oasis city of Palmyra

Une reconquête pour sauvegarder la mémoire de l'humanité !

L'origine de Palmyre

L’histoire de Palmyre à l’âge du bronze est mal connue : la ville se développa sur un tell qui fut au Ier siècle av. J.-C. recouvert par la terrasse du sanctuaire de Bēl. Quand les Séleucides prirent le contrôle de la Syrie en 323 av. J.-C., la ville devint indépendante. Mais de la fin du IVe siècle av. J.-C. jusqu'en 41 av. J.-C., la situation de la ville ne nous est pas connue. Il est par ailleurs remarquable de noter que Palmyre était un point de passage sur une des deux routes (ou pistes) antiques - conçues pour faciliter la traversée du désert - menant de Sippar (ou Abu Habbah) à Qatna (en Syrie), laquelle route se divisait en plusieurs sous-branches pour finalement aboutir aux ports Phéniciens, à Damas, en Palestine, et également en Égypte3. Les auteurs du deuxième livre des Chroniques dans la Bible attribuent la construction de Palmyre au roi Salomon : « Il bâtit Thadmor dans le désert4 ».

Palmyre gréco-romaine

La ville faisait partie d’un réseau marchand reliant la Syrie à la Mésopotamie et à la côte méditerranéenne. Le nom de Palmyre est mentionné pour la première fois dans les sources gréco-romaines en 41 av. J.-C., quand Marc Antoine lança ses troupes contre elle, pour leur procurer du butin. En 41 av. J.-C., en effet les Romains essayèrent de piller Palmyre mais ils échouèrent, les habitants de la ville s’étant réfugiés avec leurs biens de l’autre côté de l’Euphrate. On en déduit que les Palmyréniens de cette époque étaient encore pour l’essentiel des nomades, vivant de l’élevage et du commerce caravanier.

Intégrée à l’Empire romain sous Tibère, en l'an 19, dans le cadre de la province romaine de Syrie, Palmyre entretint d'étroites relations avec la principauté des Sampsigéramides qui s'étendait autour d’Aréthuse et d’Émèse, cette dernière constituant le débouché naturel vers la mer pour le commerce de Palmyre. Dans une inscription provenant du temple de Bel à Palmyre, Sampsigéramos II est d'ailleurs désigné comme « roi suprême »5. Palmyre atteignit ensuite son apogée sous Hadrien, qui la visita en 129. À cette occasion, elle prit le titre d’Hadriana Palmyra, épithète qui traduit habituellement une aide matérielle puissante de l'empereur, sans qu'il faille y voir l'octroi juridique d'un statut de cité libre6. C’était une ville splendide, qui se développa jusque sous les Sévères. En 212, l’empereur Caracalla promut Palmyre et sa voisine Émèse au statut de colonie romaine7. L’armée romaine y entretenait une garnison de soldats auxiliaires dans un camp au nord de la ville.

 
En jaune, l’Empire de Palmyre vers 260.

Au cours de la crise du IIIe siècle, Palmyre échappa aux invasions perses qui ravagèrent la Syrie en 252 et 260. Après 260, ce fut un notable de Palmyre, Odénat, qui fut chargé par l’empereur Gallien de coordonner la défense de l’Orient. Quand sa veuve Zénobie tenta de prendre le pouvoir comme impératrice avec son fils Wahballat, Palmyre se retrouva impliquée un peu malgré elle dans une guerre civile romaine. En 272, vaincue par Aurélien à Antioche puis à Émèse, Zénobie se replia avec ses troupes sur Palmyre, où Aurélien vint la poursuivre. Dans un premier temps les notables de Palmyre se rallièrent à Aurélien et chassèrent Zénobie, qui fut arrêtée. Aurélien laissa à Palmyre une petite garnison et rentra en Italie. À ce moment éclata dans la cité une révolte qui tenta de remettre le pouvoir à Antiochos, le père de Zénobie. Aurélien revint sur ses pas, mata la révolte et ne semble pas avoir exercé de représailles sur la ville. Le sanctuaire d'Hélios fut cependant pillé8 ; l’empereur réquisitionna tout le quartier ouest de la ville pour y installer à demeure la Ire Légion illyrienne.

Au IVe siècle et par la suite, Palmyre ne fut plus la prospère cité caravanière d’autrefois. C’est une ville de garnison, occupée par la Ier Légion illyrienne, étape d’une route militaire reliant la région de Damas à l’Euphrate, la Strata Diocletiana. La partie monumentale de la ville fut protégée par un rempart qui laissait en dehors tout le quartier sud (entre le wadi et la source Efqa), quartier peut-être abandonné à cette date. Sous Constantin Ier les forts de la Strata Diocletiana furent pour la plupart abandonnés mais Palmyre demeura jusqu’au VIe siècle une ville romaine occupée par l’armée, tandis que la steppe tout autour était occupée par des communautés de moines monophysites, et contrôlée par les tribus arabes Ghassanides, chrétiennes et alliées de l’Empire. Des églises furent construites, tandis que d’anciens temples païens comme la cella de Baalshamin ou encore celle du temple de Baal furent convertis en églises et décorés de peintures murales.

Sous Justinien au VIe siècle, l’enceinte fut renforcée de tours, et les adductions d’eau furent restaurées. La ville qui, selon Procope de Césarée, « était devenue depuis longtemps un désert », reçut une nouvelle garnison qui constituait le poste avancé de la Syrie contre les invasions des Perses.

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